Pourquoi et dans quels cas il ne faut pas créer de nouvelles marques

Il y a quelques années, nous dis­cu­tions sur l’im­por­tante de la marque avec Marie Nghiem, char­gée des pro­grammes d’ac­cé­lé­ra­tion au Village By CA et elle nous a posé une ques­tion très per­ti­nente : “Est-ce qu’il y a des cas où il ne faut pas créer de marque ?…”.

Nous avions répon­du peut-être trop vite qu’il n’y en avait pas. Mea culpa, il est temps de reve­nir sur cette réponse. Il y a des cas où il est inutile voire même contre-pro­duc­tif de créer de nou­velles marques.

Mis à part le cas d’une socié­té en créa­tion, pre­nons cette fois le temps d’é­va­luer les alter­na­tives à la créa­tion d’une marque lors d’un lan­ce­ment de pro­duit ou service.

Créer une nou­velle marque à par­tir de zéro est sou­vent une option pri­vi­lé­giée par de nom­breuses orga­ni­sa­tions, car c’est un pro­jet enthou­sias­mant et fédé­ra­teur dans l’en­tre­prise. Cette “vita­li­té créa­tive”, que nous ren­con­trons fré­quem­ment dans les entre­prises à forte et rapide crois­sance, conduit à mul­ti­plier les marques avec plus ou moins de mai­trise et à se heur­ter à un enne­mi fatal : la dispersion.

La dispersion des ressources financières

Pour une PME, dans 90 % des cas, mul­ti­plier les marques et dis­per­ser son bud­get est une mau­vaise idée. Il est dif­fi­cile pour une socié­té ne dis­po­sant pas d’é­normes bud­gets de gérer un gros por­te­feuille de marques sur le long terme, d’en assu­rer la pro­tec­tion et le déve­lop­pe­ment mar­ke­ting et com­mu­ni­ca­tion sans les­quels elles ne deviennent ou ne res­tent pas des marques. Chaque marque est fai­ble­ment sou­te­nue et le retour sur inves­tis­se­ment est donc médiocre.

La dispersion des ressources humaines

Quand la démarche est menée en interne, l’en­thou­siasme des “brains­tor­mings” du début fait rapi­de­ment place à un sen­ti­ment de déses­poir cau­sé par le fait que tous les bons noms sont déjà pris. Vos équipes ont cer­tai­ne­ment mieux à faire qu’à “brains­tor­mer” pen­dant des heures.

La dispersion de la perception de votre entreprise

La mul­ti­pli­ca­tion des marques (bien sou­vent sans en véri­fier la dis­po­ni­bi­li­té) finit par brouiller la per­cep­tion de l’en­tre­prise. Il devient dif­fi­cile pour un client, pros­pect ou toute par­tie pre­nante, et par­fois même en interne, de se for­ger une carte men­tale glo­bale et cohé­rente de l’en­tre­prise, de son rôle et de sa place sur la marché.

Au lieu d’une marque cohé­rente lisible et poten­tiel­le­ment dotée d’une forte pré­sence à l’es­prit, on a un nuage dif­fi­cile à cer­ner, chaque équipe sou­te­nant sa marque d’où un fonc­tion­ne­ment en silos dans lequel le client n’a pas conscience de l’é­ten­due de votre offre et se can­tonne à la marque pro­duit ou ser­vice qu’il connait. C’est un phé­no­mène très fré­quent et qui fait perdre des points de crois­sance aux entreprises.

Notre approche : privilégier l’efficience du portefeuille de marques de l’entreprise

En tout pre­mier lieu, nous éva­luons la néces­si­té ‑ou pas- d’in­di­vi­dua­li­ser un pro­duit ou un service.

Nous nous assu­rons que le pro­duit, le ser­vice ou l’in­no­va­tion a besoin d’être mis en avant de façon spé­ci­fique, et a donc besoin d’une marque.

Nous audi­tons alors les marques en por­te­feuille pour éva­luer ce que cha­cune “rap­porte” à l’en­tre­prise ou à l’or­ga­ni­sa­tion en dis­tin­guant les marques stra­té­giques, les marques secon­daires, les marques à restruc­tu­rer car elles coutent plus qu’elles ne contri­buent et les marques à mettre en som­meil car elles ne sont plus rat­ta­chées à une activité.

Sur cette base saine, il arrive qu’une marque qui était en som­meil soit une très bonne option pour un nou­veau pro­duit. Un bel exemple est cer­tai­ne­ment celui de la marque DS à qui le groupe PSA a offert une seconde vie.

Donc oui, il y a des cas où il n’est pas néces­saire de créer une marque, soit parce que il n’est pas néces­saire de doter le produit/​service d’une marque soit parce qu’une marque endor­mie n’at­tend qu’un bon pro­jet pour se réveiller.

Si cette pro­blé­ma­tique fait écho à votre situa­tion, n’hé­si­tez pas à nous contac­ter.