Quid de votre marque employeur ?
Comme beaucoup de chefs d’entreprise, vous avez probablement été interpellés sur votre “marque employeur”. Si la marque joue un rôle déterminant dans la capacité de l’entreprise à attirer les talents et à fédérer les collaborateurs, est-ce pour autant une sous-marque de la marque entreprise ?
Peut-on considérer que l’on a une marque client, une marque employeur, et pourquoi pas une marque actionnaire, une marque fournisseur, une marque partenaire et ainsi de suite pour chaque fonction de l’entreprise ou à destination de chaque entité de son écosystème ?
Énoncé ainsi, l’absurdité d’un tel découpage est évidente.
La marque, une question de cohérence
Vous avez probablement investi pour créer une expérience client positive et distinctive. De même, vous avez investi pour attirer et retenir les meilleurs collaborateurs et devenir un employeur de choix. Vos marques externes et internes partagent-elles la même ADN ? Vos clients sont-ils inspirés de la même manière que vos employés ? Ou vous sentez-vous embarrassés lorsque vos employés parlent à vos clients ?
Comme vous vous en doutez, les entreprises avec des marques clients fortes ont tendance à avoir des marques employeur fortes. Pensez à Apple et à Google.
Inversement, les marques clients faibles ont tendance à avoir des marques employeurs faibles. Pensez à certaines marques de grande distribution ou de restauration rapide. Ou à Uber à ses débuts : bien qu’il détienne plus de 80% du marché du VTC, le #deleteUBER a été lancé sur les réseaux sociaux (cible clients) lorsque certains employés ont commencé à témoigner de comportements inappropriés dans l’entreprise. La marque Lou Yetu a vu son activité s’effondrer lorsque ses pratiques managériales abusives ont été révélées sur le compte Instagram @balancetastartup.
Pour décrire ce phénomène, le chroniqueur d’affaires David Mattin parle de “Glass Box” (entreprise transparente) en opposition à la “Black Box” (entreprise opaque). Les clients ont aujourd’hui un accès sans précédent au fonctionnement interne d’une entreprise ou d’une organisation — ses finances, ses opérations, ses employés. Et plus que jamais, ils recherchent du sens et de l’équité. Dans l’étude “Edelman Trust Barometer 2020”, 90% des clients conviennent que les marques doivent protéger le bien-être et la sécurité financière de leurs employés et de leurs fournisseurs… et donnent la préférence d’achat, quand cela leur est possible, aux entreprises qui font cet effort de cohérence.
Dans cette demande de transparence, d’authenticité et de respect, il ne peut donc y avoir de distinction entre marque interne et marque externe. L’expression “marque employeur” apparait donc comme une facilité (ou un abus) de langage qui conduit les entreprises et organisations sur une voie qui n’existe plus, celle de l’entreprise en silos.
La marque, une question de congruence
A l’inverse, prenons le cas d’une entreprise en fort développement. Une croissance rapide nécessitant d’importants recrutements, la marque, qui était initialement incarnée par l’équipe ou la famille fondatrice ou le chef d’entreprise, se met à perdre de sa force et sa congruence avec l’arrivée massive de nouveaux collaborateurs. Avec les meilleures intentions du monde, chacun y va de son discours et de son interprétation… jusqu’à la cacophonie. Que penser d’un recruteur qui dresserait un portrait différent de l’entreprise selon qu’il recrute un commercial, un développeur, un logisticien, un télé-opérateur ? Vous pensez sérieusement que ces personnes ne se parlent pas dans l’entreprise ?
La marque employeur est morte, vive la marque !
Il s’agit donc bien de se situer au niveau de la marque entreprise. Toute notre démarche consiste à apporter de la cohérence et de la congruence dans les attitudes, décisions et messages à tous les points de contact.
C’est pourquoi notre première et indispensable phase de travail sur une marque consiste en une journée d’ateliers avec les collaborateurs. Ils font partie intégrante de la réflexion sur la marque. Ce sont eux qui en seront les premiers porte-parole et ambassadeurs. Ils sont la “première cohorte”.
C’est en cela que les marques que nous concevons vont bien au-delà du design. Elles instaurent un projet et un langage commun à toute l’entreprise explicité dans la plateforme de marque, dans la personnalité de marque et dans la charte de langage. Cette approche de la marque fédère sur ces fondamentaux partagés et agréés par tous qui sont par la suite déclinés en stratégies et actions RH, marketing, commercial, communication, finance, innovation, fusion-acquisition, etc avec une marque Entreprise, garante du sens et de la cohérence.
Sources et références :